Votre éditeur, c'est votre partenaire et ami quand vous avez un projet qui lui plaît.
Votre adversaire quand il s'agit d'en négocier les conditions financières.
Votre partenaire tout au long de la réalisation du livre (ou bien l'homme invisible, c'est selon...).
Votre partenaire quand votre livre sort.
Votre adversaire quand il s'agit de négocier, pour les suites, les conditions financière du tome suivant.
Votre adversaire voire votre ennemi quand il arrête votre série pour cause de ventes insuffisantes.
Votre partenaire et ami si vous avez un nouveau projet qui lui plaît.
Votre adversaire si vous signez ce projet avec un éditeur concurrent.
Votre partenaire et ami quand il s'agit de vous "reprendre" à la concurrence.
Mais à nouveau votre adversaire quand il s'agit de négocier les
conditions financières de ce projet qu'il vous a convaincu de faire chez
lui.
Et c'est reparti pour un tour.
Psychologiquement parlant,
beaucoup d'entre vous, beaucoup d'entre nous ne sortent pas indemne de
ce yoyo émotionnel, dont l'objet central est le travail dans lequel nous
mettons tellement de nous-mêmes.
Je ne sais pas ce qu'on peut y
faire ? Attendre l'arrivée d'agents qui absorberaient toute la part
"adversaire" et ne nous laisser que la part "partenaire" ? Tout ce que
je sais, c'est que voilà encore un aspect du "métier" qu'on n'enseigne
pas à ceux qui veulent faire de la bande dessinée. Et à tort... Si tant
est, cela dit, que l'élasticité psycho-émotionelle puisse s'apprendre...